Quelle place pour les infrastructures dans la relance verte ?

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L’utilisation des infrastructures (de transport, d’eau, d’énergie ou encore du numérique) compte actuellement pour près de 50% des émissions de CO2 de la France. Elles jouent un rôle économique majeur, mais sont aussi essentielles pour assurer la transition vers une économie bas-carbone. Plusieurs études et rapports récents chiffrent l’impact des investissements dans les infrastructures de la transition écologique et les placent au cœur des plans de relance.


Concilier les priorités économiques et environnementales
Dans un contexte de crise où une relance économique s’impose, l’urgence climatique et les enjeux environnementaux doivent être, eux aussi, pris en compte. Le Haut Conseil pour le Climat rappelle, dans son 2ème rapport annuel, que la France a encore un long chemin à parcourir pour atteindre les objectifs fixés en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En 2019, celles-ci avaient diminué de 0,9% seulement, alors qu’une baisse de 3% est attendue dès 2025.

L’impulsion économique pour sortir de la crise doit aussi être perçue comme une opportunité pour orienter les investissements en faveur du climat. En effet, une relance par des mesures à faible empreinte carbone serait plus bénéfique en matière économique, sociale et environnementale, qu’une relance traditionnelle. Un pays européen qui déploie un investissement de 75 à 150 Mds€ dans des programmes bas-carbone pourrait générer entre 180 et 350 Mds€ de valeur ajoutée, créer de 1 à 3 millions d’emplois et réduire les émissions de CO2 de 15 à 30% à l’horizon 2030 (McKinsey, juillet 2020).

Un consensus plaçant les infrastructures au cœur de la relance
De multiples plans de relance ont été présentés par des think tank et associations diverses. Leur point commun : intégrer les enjeux climatiques dans la reprise économique. Un consensus se dégage sur le rôle des infrastructures et leur potentiel pour répondre aux enjeux économiques et environnementaux.

Une synthèse des propositions avancées par l’I4CE, WWF et EY, ainsi que par le cabinet McKinsey & Company, est présentée dans le tableau ci-dessous. Ces propositions sont directement en lien avec les activités des entreprises de Travaux Publics.

Si les montants d’investissement préconisés pour chacune des propositions sont variables à travers les différents plans, les trois convergent vers une même idée : la pertinence d’orienter les efforts de reprise vers des secteurs moins émetteurs et d’investir massivement dans des infrastructures qui accompagnent la transition écologique.

L’association WWF estime que « chaque euro investi par le gouvernement dans un plan de relance vert génèrerait en moyenne une valeur ajoutée de 2,8 euros en 2022 et 3,22 euros en 2030 ». En plus de la richesse créée, ces mesures seraient aussi à l’origine de nombreux emplois (maintenus, crées, directs, indirects et induits), permettant d’en soutenir plus d’1 millions à l’horizon 2022.  

Enfin, sur le plan environnemental, les impacts attendus sont également importants. Le Haut Conseil pour le Climat indique que les programmes bas-carbone, tels que le déploiement des énergies renouvelables, le développement de véhicules et infrastructures électriques, ainsi que les politiques et infrastructures urbaines de transport doux, ont un impact « majeur » en termes d’atténuation des émissions. McKinsey estime qu’une relance en faveur du climat permettrait une réduction des émissions de CO2 de 15 à 30%.

Des mesures pour une économie bas-carbone permettent ainsi de créer de la richesse, de générer de nombreux emplois et de lutter contre le changement climatique. La place des infrastructures est primordiale dans toute politique de relance pour stimuler l’économie, puisqu’elles constituent les supports de cette transition écologique dans de nombreux domaines d’activité.

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