Covid-19 : un choc durable pour l’activité des Travaux Publics

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La crise sanitaire liée au Covid-19 impacte fortement l’activité des entreprises de Travaux Publics. Au bilan, une chute de l’activité d’environ 50% sur les trois mois de confinement et une reprise d’activité à fin mai encore incomplète. L’activité reste pénalisée par de multiples freins et difficultés, en particulier une commande publique encore très timide.


Coup d’arrêt de l’activité pendant le confinement
Dès le début du confinement (16 mars), l’activité du secteur des Travaux Publics a subi un choc majeur. L’arrêt des chantiers et plus largement d’une grande partie de l’activité économique (approvisionnements, transports, maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvre, confinement des salariés) a paralysé le secteur.

Après la phase critique du début du confinement avec 80% des entreprises à l’arrêt complet à fin mars, et 70% à fin avril, l’activité du secteur connaît une certaine reprise, mais reste à un niveau très faible à la fin du mois de mai. Cette période de confinement (jusqu’au 11 mai), et la reprise sous protocole sanitaire, se sont ainsi traduites par des chutes d’activité très importantes avec des baisses de 50% en mars, 83% en avril et encore 32% en mai. Au global, sur ces trois mois de crise sanitaire, la perte d’activité est estimée à plus de 50%.

La reprise encore trop timide
A la fin du mois de mai, la reprise de l’activité est une réalité pour la quasi-totalité des entreprises : seulement 1% des entreprises se déclarent encore à l’arrêt. Le nombre d’entreprises en cours de reprise d’activité a fortement évolué au cours du mois d’avril grâce notamment à la mise en place du guide de l’OPPBTP, passant de 30% à mi-avril à 83% à fin avril.

Cependant l’activité de ces entreprises n’a pas retrouvé son niveau normal : à mi-avril, 87% des entreprises en activité estimaient être à moins de 80% de leur rythme normal, à fin avril elles étaient 78%, puis 26% à fin mai. Ainsi, le niveau global de l’activité ne s’élevait qu’à 5% à mi-avril, puis à 36% à fin avril et enfin à 81% à fin mai.

Une activité réduite  de près de 20% à fin mai malgré le redémarrage de la quasi-totalité des entreprises

Les freins et difficultés rencontrées par les entreprises ont été multiples et évolutifs tout au long de la crise sanitaire. Après le sujet de l’approvisionnement en masques en début de période (90% des entreprises considéraient alors ce sujet comme important ou très important), l’inquiétude des chefs d’entreprises porte désormais sur la faiblesse de la commande publique et des appels d’offres : les trois quarts des entreprises jugent ce problème comme important ou très important fin mai.

Le choc subi dès le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 impacte durablement le secteur des Travaux Publics. Il sera impossible de rattraper la perte d’activité d’ici la fin de l’année. Le secteur pourrait afficher une baisse annuelle comprise entre -15% et -20% selon nos scenarii de fin d’année. Ceci dépendra bien sûr de l’évolution de la situation sanitaire mais aussi de la vitesse de redémarrage de la commande publique et du soutien qui pourrait être apporté via un plan de relance pour développer les investissements en infrastructures.

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